Synthèse des huit recommandations

Le Commissaire à la langue française a formulé huit recommandations dans son rapport Le français comme langue commune. Comprendre le recul, inverser les tendances.

Une planification à l’échelle régionale

1. Que le ministère de la Langue française coordonne l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi de plans régionaux de renforcement du français comme langue commune.

Ces plans devraient contribuer à consolider la place du français comme langue commune par le déploiement d’interventions coordonnées et adaptées au contexte.

Ils viseraient les décisions et interventions publiques en matière d’immigration, de petite enfance, d’éducation, d’enseignement supérieur, de culture et de développement économique.

La culture québécoise et francophone

2. Que le gouvernement du Québec dépose rapidement à l’Assemblée nationale un projet de loi sur la découvrabilité des contenus culturels francophones.

Cette législation devrait obliger les grandes plateformes numériques à atteindre des objectifs quantifiables de mise en valeur de contenus francophones originaux.

Elle devrait être accompagnée d’un cadre réglementaire flexible et d’un cadre de suivi robuste, impliquant les divers partenaires.

3. Que le gouvernement du Québec révise ses mécanismes de soutien à la culture dans le but d’appuyer de manière cohérente la production et la diffusion de contenus culturels québécois et francophones.

Ces mécanismes devraient notamment prévoir des objectifs de nature linguistique et un suivi de la langue des activités soutenues.

Ils devraient favoriser la diffusion de ces contenus dans l’espace numérique, auprès des jeunes et des personnes immigrantes, de même que dans les espaces publics et commerciaux.

L’école québécoise comme espace de découverte culturelle

4. Que le gouvernement du Québec fasse de la découverte des contenus culturels québécois et francophones un objectif stratégique du système d’éducation.

Cet objectif devrait se décliner dans la planification des centres de services scolaires et dans les projets éducatifs des écoles.

Il devrait garantir à tous les élèves des occasions de découverte de contenus québécois et francophones diversifiés.

5. Que le gouvernement du Québec mette en œuvre, chaque année du primaire et du secondaire, des jumelages entre écoles de milieux différents qui seront axés sur la réalisation d’activités collaboratives de découvertes culturelles.

Ces activités de jumelage pourraient prendre la forme de correspondances scolaires, de travaux communs réalisés par visioconférence ou même de voyages scolaires planifiés de manière collaborative.

L’objectif de ces activités serait de permettre à des jeunes issus de milieux différents de collaborer à des activités de découvertes de contenus culturels québécois et francophones.

L’enseignement supérieur

6. Que le gouvernement du Québec se fixe une cible de 85 % d’enseignement en français dans l’enseignement supérieur dans le but d’y accroître progressivement la place de cette langue.

Ce ratio pourrait être atteint par un cumul de mesures qui permettraient de réorienter progressivement une part des effectifs vers les établissements francophones.

Il serait également atteint par l’intégration d’une part accrue d’enseignement en français dans les établissements anglophones.

Le marché du travail et l’économie

7. Que le gouvernement du Québec révise ses mécanismes de soutien au développement économique dans le but d’y intégrer de façon cohérente et transparente les considérations linguistiques.

Cette démarche de révision devrait prendre en considération les répercussions potentielles sur la langue de travail des mesures fiscales, des programmes de subventions économiques, de l’octroi des blocs d’énergie par Hydro-Québec ainsi que des activités de prospection d’Investissement Québec et des organismes de développement économique.

Le gouvernement du Québec devrait également interpeller le gouvernement du Canada quant aux effets de ses activités sur la situation du français dans la région de Gatineau.

8. Que le gouvernement du Québec appuie, au sein des organisations offrant des services à l’extérieur du Québec, l’intégration des technologies langagières dans le but de faciliter l’utilisation du français.

Le processus de francisation des entreprises devrait porter une attention particulière aux secteurs où la situation du français est la plus difficile, notamment ceux de la finance et des assurances, des services professionnels, scientifiques et techniques ainsi que de l’industrie de l’information et de l’industrie culturelle.

Dans ces secteurs, le processus devrait favoriser l’intégration des technologies langagières en appui à l’utilisation du français dans les processus d’affaires, dans la préparation de documents et dans l’organisation des réunions.