Le français, langue du savoir?
Liste des recommandations

Pour mettre en place une approche structurée de la traduction automatique dans le milieu scientifique, le commissaire à la langue française présente trois propositions.

Le réaménagement linguistique des universités québécoises

Pour tenir compte de la disponibilité et de la performance des outils de traduction automatique, les universités devront analyser la situation linguistique de leur établissement et élaborer un cadre de bonnes pratiques pour y renforcer la place du français dans l’enseignement et la recherche.

Pour atteindre cet objectif, les universités devront :

  • rendre accessible à l’ensemble de la communauté universitaire l’information nécessaire pour utiliser de façon raisonnée la traduction automatique;
  • assurer la présence du français dans les activités scientifiques qu’elles accueillent;
  • cibler les publications de langue anglaise les plus importantes en vue d’en effectuer une traduction française de bonne qualité;
  • offrir un accompagnement en traduction aux étudiants et étudiantes, les incitant ainsi à rendre disponibles en français leurs mémoires ou thèses.

La création d’un pôle d’expertise québécois sur la traduction scientifique et le français en science

Pour appuyer le réaménagement linguistique des universités québécoises, le pôle d’expertise aura pour mandat de :

  • faire l’inventaire des expertises disponibles au Québec et les réunir;
  • de concert avec le réseau universitaire, mettre au point un programme de formation sur une utilisation raisonnée de la traduction automatique dans le contexte scientifique;
  • élaborer une stratégie de libre accès et de traduction scientifique de corpus disciplinaires qui sera efficace;
  • aider les membres de la communauté universitaire qui le désirent à traduire des articles ou des ouvrages scientifiques selon les meilleures pratiques.

La mise en place d’un centre de coordination sur la traduction scientifique et le français en science à l’échelle de la francophonie

Le centre de coordination devra établir des partenariats et négocier des accords avec les grands acteurs scientifiques mondiaux pour réaliser les mandats suivants :

  • piloter la collecte et le traitement de données textuelles scientifiques pour bâtir des corpus multilingues de qualité, perfectionner les algorithmes de traduction automatique et revitaliser la terminologie française;
  • élaborer une stratégie de découvrabilité adaptée aux contenus scientifiques qui placerait en son cœur la traduction automatique et ses progrès;
  • inscrire la question de la traduction scientifique dans les débats, plus larges, du multilinguisme scientifique et de la science ouverte lors de ses représentations auprès d’organisations internationales;
  • entreprendre des démarches pour intégrer de façon systématique la traduction automatique dans le processus d’édition scientifique, notamment en libérant les textes de leurs droits d’auteur pour leur traduction.